SUR L’AUTEL DE VOS DÉSIRS…


Est ce que ma vie, a pour vocation, être là femme de l’ombre dans la lumière des phantasmes des érudits, à la tête pleine d’images en croix sur le lit ? Juste une petite remarque sur l’autel de mes désirs sur la pierre de mon sacrifice. Tous ces gens, entrés dans mon cœur pour le marquer au fer rouge. Les faire sortir à grands coups de larmes, dans le sourire de ma bouche. On ne s’intéresse vraiment qu’a soi. À soi dans le regard des autres, dans le miroir aux alouettes. Ne pas avoir la tête qui dépasse, au risque de se faire décapiter, dans les faux câlins. J’avais appris cela dans ma grande dépression. On est seul ! Toujours ! Même dans les compliments qui dégoulinent. Du Nutella sur la tartine, à se faire dévorer par des dents mielleuses. J’ouvrais toujours ma porte aux grands chasseurs. Comme une invitation à me tuer. Mes cils de biches comme des essuies glaces dans mes yeux mouillés. Tout résonnait dans mon corps, comme dans une église. Je voyais grand, loin, et puis, une vitre que me cognait le nez. Un dôme de verre prêt à se briser sur mes épaules, comme un pare-brise dans la figure. La scène du docteur dans la bombe qui explose. Je meurs, de ne pas vous voir m’aimer comme je le voudrais. Mais vous ne savez pas comme je le voudrais, ni moi d’ailleurs. Alors j’attends, paisiblement mon heure. Mes pleurs et quelqu’un qui me prendra par le cœur…
Christelle Bréjon
Brigueuil, 24 août 2022